Tribunes politiques

Débat volé… 

Cette année, nous fêterons le 45e anniversaire du premier scrutin au suffrage universel européen et nous serons appelés aux urnes le 9 juin prochain. 

Cette élection est éminemment importante. Contrairement à l’idée que beaucoup ont de l’Europe, les directives prises à Bruxelles ont un impact sur notre vie quotidienne. Aujourd’hui, nombre de textes votés par les parlementaires français, ne sont en réalité que l’adaptation en droit français des textes adoptés par l’Europe. Pour imparfaite que soit l’Europe, on la dit trop technocratique et c’est probablement vrai, elle nous a préservés durant 80 ans d’une guerre sur son territoire. 

Aujourd’hui, il y a de forts enjeux dans le résultat du scrutin : 

• Nous avons besoin d’une Europe de la défense face aux multiples risques d’embrasement que nous connaissons actuellement. 
• Nous avons besoin de renouveler la politique agricole commune. Les manifestations de nos agriculteurs et surtout leurs revendications qui portent en réalité sur la dénonciation de mesures européennes qui leur semblent non appropriées, laissent le gouvernement bien impuissant car il n’a plus la main. 
• Nous avons besoin d’une Europe sociale et en particulier d’une harmonisation des règles sociales en matière notamment de coût du travail. 
• Nous avons besoin d’une Europe de l’environnement par la généralisation des normes liées à la culture et à l’élevage. Malheureusement, depuis des semaines maintenant, le débat est biaisé, tronqué, volé !

 D’un scrutin européen, nous sommes passés à un débat national. Il n’y a qu’un discours officiel et audible, celui du rejet de la liste menée par le RN, sans succès d’ailleurs puisque les sondages lui donnent un score toujours plus élevé. Ce détournement est irresponsable. Ce scrutin n’a jamais attiré les foules, mais si on veut que personne n’aille voter, continuons comme cela ! Lpide et efficace, notamment grâce à l’acquisition d’une cage/piège, la première sur le département. Informez-nous dès lors que vous constatez leur présence.

La majorité municipale

L’austérité budgétaire est décrétée et la majorité prend des décisions affligeantes pour faire des économies… de bouts de chandelles. 

Dans le Mag de décembre 2023, on se félicite d’une pratique artistique à la portée de tous grâce aux ateliers d’art plastique. On dresse un portrait élogieux de la professeure recrutée depuis peu et on s’enthousiasme à la perspective de développer avec elle des projets pour les crèches, les écoles, les ados. Deux mois après on décide d’arrêter les cours et les projets ! Face à ce revirement brutal, les élèves lancent une pétition et recueillent vite plus de 700 soutiens, preuve d’un émoi très partagé. Les ateliers sont supprimés au détriment du bien vivre ensemble, du service à la population, et l’argument budgétaire ne tient pas : un gain de 6 000 €/an tout au plus, compte tenu du salaire de l’intervenante et des cotisations perçues, sauf à penser que l’arrêt d’autres activités de la Maison des Tisserands suivra et que c’est encore une fois la vente d’un bien public qui est en jeu.

Le conseil avait voté une aide de 2 000 € pour les enfants d’Ukraine dès le début de la guerre, en réponse à l’appel de l’Unicef dont nous sommes partenaires (Ville amie des enfants). Par deux fois cette année, nous avons proposé une disposition similaire pour les enfants de Gaza, où la population épuisée et affamée, n’a plus accès à l’eau ni aux soins. Les enfants sont les premières victimes et l’Unicef fait un terrible décompte qui s’alourdit chaque jour : 13 800 enfants tués et 12 300 blessés à Gaza à l’heure de rédiger cette tribune. 

Nos écoliers, sensibilisés aux droits des enfants à être alimentés, soignés, protégés, comprendront-ils que notre “Ville amie des enfants“ ne fasse rien pour les petits gazaouis qui meurent de faim et faute de soin ? Peut-on faire preuve de solidarité sélective face à des enfants qui souffrent ? La majorité refuse pourtant de débourser le moindre euro.

S. Nicq-Croizat, C. Leclerq, P. Conil, P. Magoarou
Facebook : msa.envert.avectous

Le budget 2024, présenté lors du Conseil municipal du 28 mars dernier, manque de lignes directrices qui permettraient à MontSaint-Aignan de s’engager enfin dans le XXIe. Ce budget nous est présenté comme préparant l’avenir et porteur d’ambition pour la ville. Qu’en est-il réellement ? 

Avenir : recensé une seule fois dans la note budgétaire. Je cite “Une dette maîtrisée, entièrement sécurisée, pour ne pas obérer l’avenir”. C’est peu pour un projet qui veut préparer le devenir de notre ville. 

Ambition : utilisé une seule fois ; je cite “la Ville de Mont-Saint-Aignan œuvre dans le but d’assurer la qualité de vie de ses habitants. Le Budget 2024 est la traduction concrète de cette ambition”. 

Investir est employé une seule fois ; le mot Investissement est utilisé 57 fois ; nombre de ces dépenses relèvent de l’entretien des bâtiments publics justifiées par l’usure du temps. 

Ces investissements sont-ils suffisants ? 

Non, le mot école est utilisé seulement 9 fois dans le projet de budget. Sur CAMUS, les études de programmation seront engagées pour présenter trois scénarios, pour un projet à 5 M€ sur 2 ans à compter de 2025. Là encore, un projet mal lancé dès le départ, qui doit être repris au début avec des surcoûts d’étude. 

J’ajoute que le CCAS dont les besoins augmentent doit se contenter d’un petit complément de dotation, quant aux associations, elles devront se satisfaire de dotations 2024 sans revalorisation. Tandis que la pérennité de certaines est même compromise sans réelle justification. 

En conclusion, c’est un projet de gestionnaire en « bonne mère de famille » qui vise à préserver le patrimoine en l’entretenant au mieux, à l’inscrire dans l’air du temps avec quelques actions de verdissement mais sans vraiment porter des investissements structurants, sans cesse renvoyés à des échéances à venir qui, comme l’horizon, s’éloignent à chaque nouvelle présentation des projets budgétaires.

Stéphane Holé, Carole Bizieau 
agissonsensemblemsa@gmail.com

Le 21 mars dernier s’est tenu le vote du budget de notre commune. Certainement le temps le plus important de l’année en ce sens qu’il détermine les sommes prévues pour l’ensemble des financements opérés durant l’année. Comme nous l’évoquions le mois dernier dans le discours d’orientations budgétaires le précédent, nos réserves se sont bel et bien confirmées. Sans aucune surprise, le budget entérine donc une absence de vision et d’horizon réel que nous avons illustrée autour de 3 points spécifiques. En premier lieu, le lancement du projet Colbert dont les contours comme le calendrier n’auront été, hélas, que confusion et changements qui ont généré une absence de visibilité et d’entraînement de la population dans ce qui aurait pu être un grand projet transpartisan. C’est bien dommage. Le changement à 180° concernant l’école Camus dont nous attendons de voir les suites qui seront désormais données. Et enfin, le corollaire de cela, que nous dénonçons depuis le début de la mandature, l’absence d’ambition claire et réelle de la majorité actuelle en ce qui concerne le Mont-Saint-Aignan de demain. Une absence de vision habilement masquée derrière la transversalité des investissements qui donnent une apparence d’engagement massif mais qui se retrouve notamment dans les dépenses indispensables que l’on peut nommer “affaires courantes”. Alors que nous votions le quatrième budget de la mandature, il est à déplorer que désormais, les grands projets, s’il y en a seront reportées aux calendes grecques (ou en ce qui nous concerne ici, à la prochaine mandature !). 

Tout en soulignant également les points qui nous semblent positifs (végétalisation des cours d’écoles, action culturelle) s’inscrivant dans notre opposition constructive, nous avons bien sûr dénoncé ce budget, la trajectoire suivie par notre ville et voté contre. 

Nous restons mobilisés et à votre disposition.

Alexandre Riou & Claudie Maugé